L'hypertension artérielle /

mesure de la tension

Le cœur par ses contractions propulse le sang dans les artères afin d’irriguer tous les organes. La pression artérielle (PA) correspond à la force exercée par le sang contre la paroi des artères. Elle se mesure en millimètres de mercure (mmHg).

Pour mesurer la pression artérielle, le médecin utilise, lors de la consultation au cabinet, un appareil appelé « sphygmomanomètre ». Le médecin prend alors votre tension et donne 2 chiffres, par exemple 11/7 (ou 110/70 mmHg) :

- Le 1^er chiffre, le plus haut, correspond à la pression qui règne dans les artères lorsque le cœur se contracte. C’est la pression artérielle systolique ou PAS ;

- Le 2^nd, le plus bas, correspond à la pression qui règne dans les artères quand le cœur se relâche et se remplit. C’est la pression artérielle diastolique ou PAD.

définition

L’hypertension artérielle (HTA) est définie comme une élévation anormale des chiffres tensionnels : PAS supérieure ou égale (≥) 140 mmHg et/ou PAD supérieure ou égale (≥) 90 mmHg ^(1,2). Donc tout patient est considéré comme hypertendu lorsque les chiffres donnés par le médecin sont ≥ 14 et/ou ≥ 9. Dans tous les cas, l’HTA devra être confirmée par des mesures de la PA hors du cabinet médical (par exemple, par automesure tensionnelle) ^(1,2).

Dans la majorité des cas, le patient ignore son HTA car il ne présente aucun symptôme et ne souffre pas. L’HTA est le plus souvent découverte de manière fortuite, à l’occasion d’un examen systématique (consultation pour une autre cause, médecine du travail …).

l'HTA essentielle

Dans 95% des cas, les causes ne sont pas identifiées : on parle alors d’hypertension artérielle essentielle. Toutefois, plusieurs facteurs peuvent être impliqués ⁽³⁾ :

• - hérédité
  
• - âge
  
• - sexe
  
• - mode de vie (surpoids, alimentation trop salée, consommation excessive d’alcool, manque d’activité physique, tabagisme, stress…).
  

En agissant sur certains de ces facteurs, il est possible de faire baisser la PA (suivre les conseils de votre médecin).

l'HTA secondaire

Les HTA dont la cause est connue sont dites secondaires. Elles peuvent être d’origine rénale, surrénalienne ou hormonale.

épidemiologie : état des lieux de l'hypertension artérielle en France

En France, l’hypertension artérielle est très fréquente. Elle touche environ 30% de la population adulte ⁽⁴⁾. Sa prévalence augmente avec l’âge et les hommes sont le plus touchés (prévalence chez l’homme de 47% contre 35% chez la femme) ⁽⁵⁾.

Par ailleurs, l’HTA est un facteur de risque majeur dans la survenue des maladies cardiovasculaires. En France, en 2008, les maladies cardiovasculaires étaient la deuxième cause de décès juste après le cancer ⁽⁶⁾.

Enfin en 2011, on estime à 12 millions le nombre de patients traités pour hypertension artérielle ⁽¹⁾. 20% des hypertendus ne sont pas traités et 50% des hypertendus traités ne sont pas contrôlés (pression artérielle ≥ 140 et/ou 90 mmHg) ⁽¹⁾.

les facteurs de risque cardiovasculaire

Les facteurs de risque cardiovasculaire sont ⁽²⁾ :

• - le sexe masculin


• - l'âge : ≥ 55 ans chez l’homme et ≥ 65 ans chez la femme


• - le tabagisme


• (Fumer est dangereux pour la santé. Si vous avez des difficultés pour arrêter de fumer, des solutions existent. Demander conseil à votre médecin.)


• - les antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire précoce (< 55 ans chez l’homme et < 65 ans chez la femme)


• - une dyslipidémie


• - l'obésité : périmètre abdominal ≥ 102 cm chez l’homme et ≥ 88 cm chez la femme, chez les caucasiens ; ou un Indice de Masse Corporel (IMC) ≥ 30 kg/m2


• Calcul de l’IMC : Poids (en kg) / taille ² (m)


• - une glycémie anormale

avant de débuter le traitement

1. Confirmation de l'HTA

Lors de la consultation, le médecin mesure votre pression artérielle dans son cabinet médical. Il peut vous demander de réaliser des mesures de votre pression artérielle en dehors du cabinet pour confirmation du diagnostic : automesure ou MAPA.

2. Mesures hygiéno-diététiques

Lorsqu’une HTA est suspectée, la mise en place de mesures hygiéno-diététiques ayant montré un bénéfice sur le contrôle de la PA est recommandée ⁽¹⁾. Les mesures hygiéno-diététiques visent à modifier durablement les habitudes de vie et sont indispensables chez tous les patients souffrant d’hypertension artérielle.

Ces mesures comprennent ^(1,2) :

• - La réduction d’une consommation excessive de sel :
  une consommation de 5 à 6 g/jour est recommandée dans la population générale. En effet, une prise alimentaire riche en sel contribue à une pression artérielle élevée.

À table, goûtez toujours vos plats avant de resaler. Pour se repérer, pensez que 5 g de sel c’est l’équivalent d’une cuillère à café. Et 1g de sel correspond à une pincée entre 3 doigts.

• - La réduction du poids en cas de surcharge pondérale :
  l'hypertension artérielle est étroitement corrélée à l'excès de poids corporel, et la réduction pondérale est suivie d'une baisse de la PA.
  
  
• - La pratique d’une activité physique régulière :
  l’exercice physique modéré permet de diminuer la pression artérielle à long terme et de prévenir les risques cardiovasculaires.
  
  
• - La limitation de la consommation d’alcool :
  à doses élevées, l’alcool contribue à l’augmentation de la pression artérielle. (Une consommation excessive d’alcool est dangereuse pour la santé.)
  
  
• - L’arrêt du tabac :
  fumer entraîne une augmentation de la pression artérielle qui dure plus de 15 minutes après la consommation de la cigarette. L’arrêt du tabac diminue également les risques cardiovasculaires.
  
  
• - La consommation de fruits et légumes :
  avoir un régime alimentaire riche en légumes, en fruits et pauvre en graisses saturées et en cholestérol (graisses d’origine animale comme le beurre par exemple).
  
  

3. Réaliser un bilan initial

Un bilan initial comporte systématiquement :
- un examen clinique avec recherche de facteurs provoquant ou aggravant une HTA : interrogatoire, prise de pouls, auscultation cardiaque et pulmonaire…

- un bilan biologique : cholestérol, sodium, potassium, glycémie à jeûn, créatinine pour étudier le bon fonctionnement des reins…

- un électrocardiogramme (ECG) de repos, examen indolore permettant d’évaluer le bon fonctionnement du cœur.

les traitements contre l’hypertension artérielle

L’hypertension artérielle peut avoir des conséquences sur le cœur, le cerveau et le rein. Il est donc important de traiter l’HTA pour éviter toutes complications.

Lorsqu’une hypertension artérielle est diagnostiquée, en plus des mesures hygiéno-diététiques, votre médecin peut vous prescrire des médicaments antihypertenseurs dont l’objectif est de diminuer la pression artérielle.

5 familles d’antihypertenseurs recommandées ^(1,2) peuvent être prescrites par votre médecin : les diurétiques thiazidiques, les antagonistes calciques, les bêta-bloquants, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II.

Il est important de bien suivre votre traitement antihypertenseur.

Il peut arriver qu’un seul antihypertenseur ne soit pas suffisant pour baisser la tension de manière significative ou suffisante. En cas de réponse tensionnelle insuffisante (par rapport au traitement initial), votre médecin pourra alors associer 2 familles d’antihypertenseurs : on parle alors de bithérapie ^(1,2).

Pour en savoir plus:

FAMILLE D’ANTIHYPERTENSEURS	MODE D’ACTION
Les diurétiques thiazidiques	Ils permettent d’augmenter l’élimination du sel et de l’eau dans les urines.
Les antagonistes calciques	Ils diminuent la contraction des artères et la force de contraction au niveau du cœur.
Les bêta-bloquants	Ils diminuent le rythme cardiaque et la force de contraction du cœur.
Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC)	Ils empêchent l’action des hormones impliquées dans l’hypertension. En bloquant l’action de ces « hormones hypertensives », les IEC améliorent notamment la dilatation des artères.
Les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA-II)	Leur action est très proche de celle des IEC.

Le traitement doit être pris de manière régulière et permanente, conformément à la prescription de votre médecin. Les médicaments ne permettent pas une guérison définitive. L’HTA est à nouveau constatée à l’arrêt du traitement.

les conséquences de l’hypertension

L’hypertension est une maladie silencieuse, le plus souvent sans symptôme. Toutefois, elle va favoriser la survenue d’autres maladies cardiovasculaires, c’est pourquoi on parle de l’hypertension comme d'un facteur de risque.

À long terme, l’hypertension peut avoir des conséquences sur différents organes :

- le cerveau : accident vasculaire cérébral (AVC) ;
- le cœur : infarctus du myocarde (IDM) ;
- les artères : rigidification des parois ;
- les reins : insuffisance rénale.

références :

(1) Blacher J et al. au nom de la Société Française d’HyperTension Artérielle. Recommandations de la SFHTA. Prise en charge de l’hypertension artérielle de l’adulte. Janvier 2013.

(2) Mancia et al. 2013 ESH/ESC. Guidelines for the management of arterial hypertension. European Heart Journal 2013.

(3) Carretero OA, Oparil S. Essential hypertension: Part I : Definition and Etiology. Circulation 2000;101:329-335.

(4) Godet-Thobie H et al. Niveau tensionnel moyen et prévalence de l’hypertension artérielle chez les adultes de 18 à 74 ans, ENNS 2006-2007. BEH n°49-50, 16 décembre 2008.

(5) Wagner A et al. Etat des lieux sur l’hypertension artérielle en France en 2007 : l’étude Monalisa. BEH n°49-50, 16 décembre 2008.

(6) Aouba et al. Données sur la mortalité en France : principales causes de décès en 2008 et évolution depuis 2000. BEH n°22, 7 juin 2011.

• les brochures à télécharger

• Pour en savoir plus : quelques sites Internet et application mobile.

Cette liste vous est proposée à titre indicatif, les informations contenues dans ces sites ne doivent pas se substituer aux avis de votre médecin. En cas de doute, demandez conseil à votre médecin.

Feuille d’automesure : conseils pour réaliser chez vous l’automesure prescrite par votre médecin et en consigner les résultats