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Le diabète

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Le diabète /


Qu'est-ce que le diabète ? /

Le taux de glucose dans le sang ou glycémie, est régulé par une hormone : l’insuline, sécrétée par le pancréas. Chez certaines personnes, ce système de régulation du glucose ne fonctionne par normalement et la glycémie augmente de façon importante : on parle alors de diabète.

Le diabète est caractérisé par une hyperglycémie chronique : taux de glucose dans le sang trop élevé (1).

Un diabète est avéré lorsque :
- la glycémie à jeun  est égale ou supérieure à 1.26 g/l à deux reprises (2)

OU

- égale ou supérieure à 2 g/l à n’importe quel moment de la journée (2).

Cette hyperglycémie est liée soit à un déficit de la sécrétion d’insuline, soit à une résistance anormale des cellules à l’insuline, soit aux deux. Il existe donc différents types de diabète.

Les différents types de diabète sucré /


LE DIABÈTE DE TYPE 1

Le diabète de type 1 est, dans presque tous les cas, dépisté pendant l’enfance et l’adolescence, c’est pour cela, qu’anciennement, on parlait de diabète « juvénile ».
Ce diabète est aussi appelé diabète insulinodépendant (DID), et résulte d’une incapacité, rapidement totale, du pancréas à sécréter l’insuline.


Les symptômes

Les symptômes sont caractéristiques :

- Polyurie : mictions fréquentes et abondantes y compris la nuit
- Polydipsie : soif intense, conséquence du besoin fréquent d’uriner. En effet, le corps se déshydrate suite à la perte d’eau par les urines



- Amaigrissement
- Appétit plus développé
- Fatigue intense

Les causes

La maladie est due à la destruction des cellules productrices d’insuline. L’hyperglycémie, qui signe le diagnostic de diabète, apparaît lorsque 80 % à 90 % de ces cellules ont été détruites.
Il s’agit en fait d’une maladie auto-immune : les cellules du  système immunitaire du patient produisent des auto-anticorps, capables de se fixer sur les cellules productrices d’insuline et de les détruire. Par conséquent, il n’y a plus de secrétions d’insuline et le glucose s’accumule dans le sang d’où l’hyperglycémie.

LE DIABÈTE DE TYPE 2

Le diabète de type 2, également appelé diabète gras (90% des personnes atteintes sont en surcharge pondérale), est de loin le plus fréquent, puisque près de 90% des diabètes connus peuvent être classés  dans cette catégorie (1).
Son développement peut passer longtemps inaperçu : on estime qu’il s’écoule en moyenne 5 à 10 ans entre l’apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic (2).

Dans le diabète de type 2, appelé aussi diabète non insulino dépendant (DNID), deux anomalies sont responsables de l’hyperglycémie :
- soit le pancréas fabrique toujours de l’insuline mais pas assez par rapport à la glycémie : c’est l’insulinopénie ;
- soit l’organisme résiste à l’action hypoglycémiante de l’insuline, on parle alors d’insulinorésistance (2).


Les symptômes

Les symptômes sont caractéristiques :

- Polyurie : mictions fréquentes et abondantes y compris la nuit
- Polydipsie : soif intense, conséquence du besoin fréquent d’uriner. En effet, le corps se déshydrate suite à la perte d’eau par les urines
- Fatigue
- Troubles de la vision
- Infections et ralentissement de la cicatrisation
- Engourdissements des pieds ou des jambes


Les causes

Comme pour le diabète de type 1, le diabète de type 2 est caractérisé par une diminution de la sécrétion d’insuline provoquant l’hyperglycémie.
Cette déficience en insuline est la conséquence d’une période (10-20 ans) d’hyperinsulinisme (taux d’insuline dans le sang trop élevé) liée à une résistance à l’insuline qui est la conséquence :

* d’un terrain génétique
* de la surcharge pondérale (voire de l’obésité)
* de la sédentarité

LE DIABÈTE GESTATIONNEL

Selon la définition de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), «le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance au glucose conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse» (3).


le diabète gestationnel

Rôle de la grossesse dans le déclenchement du diabète

La grossesse est une situation diabétogène car il existe pendant cette période, un état de résistance à l’insuline. En effet, au cours de la grossesse, plusieurs hormones contribuent à la croissance et au bon développement du fœtus. Certaines de ces hormones réduisent la sensibilité de l’organisme à l’insuline, augmentent la production de glucose et peuvent ainsi provoquer le diabète.
A la 20ème semaine de grossesse environ, l’organisme produit suffisamment d’hormones de ce type pour bloquer l’action de l’insuline et provoquer le diabète.
Le terme de diabète gestationnel regroupe deux populations différentes :
- les femmes qui ont un trouble de la tolérance aux glucides ou un diabète antérieur à la grossesse mais méconnu et que la grossesse va révéler
- les femmes qui développent un trouble de la tolérance glucidique uniquement à l’occasion de la grossesse.

Les femmes à risque de développer un diabète gestationnel

Les facteurs de risque du diabète gestationnel sont bien identifiés (4) :
- antécédents familiaux de diabète de type 2 au 1er degré,
- antécédent de diabète gestationnel ou de précédente grossesse avec poids de naissance du bébé supérieur à 4 kilos (macrosomie),
- âge maternel (≥ 35 ans),
- origine ethnique
- antécédent d’hypertension artérielle,
- surpoids, obésité (IMC≥25kg/m²).

Complications du diabète gestationnel

Les risques se situent essentiellement dans la période périnatale. La complication la plus fréquente est un poids de naissance trop important qui peut être responsable d’un accouchement difficile ou compliqué. Pour les mères, la complication la plus grave est la survenue d’une hypertension gravidique (hypertension survenant pendant la grossesse). A long terme, environ 50% des femmes, ayant un antécédent de diabète gestationnel, développeront un diabète de type 2 dans les 5 à 10 ans suivants (5).

Le diabète en chiffre /


Le diabète dans le monde (5,6)
monde

371 millions de personnes sont atteintes du diabète dans le monde en 2012, soit 8,3 % de la population adulte mondiale. Sa progression est également
inquiétante puisque d’après la Fédération Internationale du diabète, d’ici 2030, 552 millions de personnes seront atteinte de diabète.
4,8 millions de personnes sont mortes des suites du diabète en 2012 et la moitié des décès surviennent chez des personnes âgées de moins de 60 ans. 1 personne meurt du diabète toutes les 7 secondes dans le monde, soit plus que le sida et la malaria réunis.
Sa progression est fulgurante dans les pays en voie de développement et notamment en Afrique, en Chine et en Inde. 4 personnes sur 5 atteintes de diabète habitent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Le diabète en France (1,7)
France

En seulement 10 ans (2000-2009), le nombre de personnes atteintes de diabète en France n'a cessé d’augmenter pour passer de 1,6 millions à 2,9 millions. 5,6% des cas sont des diabétiques de type 1 et 91,9% des cas des diabétiques de type 2.  A cela s'ajoutent les diabétiques qui s'ignorent car non diagnostiqués.
Ce sont surtout des facteurs sociaux et environnementaux (liés à nos modes de vie) qui expliquent cet accroissement constant : surpoids, obésité, manque d'activité physique, sédentarité constituent les principales causes du diabète de type 2 en France.
Il existe des disparités dans le diabète, notamment liées au sexe (les hommes sont plus touchés que les femmes), à l'âge (les taux de prévalence sont plus élevés après 60 ans), aux conditions sociales, ainsi que des disparités géographiques.


Les complications du diabète /


LES COMPLICATIONS A COURT TERME

L’hypoglycémie

L’hypoglycémie est une baisse excessive de la glycémie provoquée le plus souvent par un apport alimentaire en sucres insuffisant ou par une activité physique inhabituelle. On situe l’hypoglycémie à un taux ≤ 0,60g/l pour une personne diabétique.

Symptômes : tremblements, sueurs, faiblesse, troubles de l’attention, faim, vertiges, nervosité et irritabilité, palpitations, nausées, peau froide et moite.

Lorsqu’elle est sévère, l’hypoglycémie peut se traduire par une perte de connaissance.

L’acidocétose

Lorsqu'une personne atteinte de diabète n'est pas traitée ou insuffisamment traitée, le glucose s'accumule dans le sang sans pouvoir être utilisé pour produire de l'énergie or les cellules ont besoin d’énergie. Le corps remplace alors le glucose par une autre source d'énergie : les acides gras (lipides). L'utilisation des acides gras comme carburant entraîne la production de substances acides dans le sang, les corps cétoniques. Ces substances s'accumulent et provoquent une acidification excessive du sang.

Symptômes : haleine au parfum de pomme caractéristique, déshydratation, nausées, vomissements, maux de ventre et difficulté pour respirer.
La personne très affaiblie peut perdre connaissance et tomber dans le coma. L’acidocétose nécessite une hospitalisation en urgence.

Le syndrome hyperosmolaire
hospitalisation

Le syndrome hyperosmolaire est une complication dans laquelle le taux de glucose est extrêmement élevé. Il est semblable à l’acidocétose dans ses effets sur l’organisme. La principale différence se situe au niveau de la respiration qui ne s’accélère pas.

Cette complication peut entraîner la mort : elle nécessite une hospitalisation et une réhydratation en urgence.

LES COMPLICATIONS A LONG TERME

Les hyperglycémies répétées et prolongées provoquent une altération des nerfs et des vaisseaux sanguins avec des répercutions sur plusieurs organes.

Les neuropathies

L'atteinte des nerfs est une pathologie souvent ignorée du patient diabétique et est l'une des plus fréquentes complications chroniques du diabète.

Les symptômes varient selon les nerfs touchés et les patients, et peuvent se traduire par des troubles accompagnés ou non de douleurs au niveau :

- des membres inférieurs (pieds, jambes) ;
- de l'appareil digestif (diarrhée, constipation …) ;
- du système urinaire (mauvais contrôle de la vessie et de la miction) ;
- du rythme cardiaque et la pression artérielle (sensations de vertige au lever) ;
- de l'activité sexuelle (troubles de l’érection, impuissance …). (2)

Toutefois, la présence et l'évolution de la maladie peuvent être silencieuses car la particularité de la neuropathie diabétique est qu'elle perturbe considérablement la sensibilité à la douleur (2).

Les atteintes cardiaques et vasculaires

Les atteintes cardiaques et vasculaires sont 2 à 3 fois plus fréquentes chez les diabétiques que dans le reste de la population (2).

Parmi ces atteintes, on note la coronaropathie. Il s’agit de l’occlusion progressive des coronaires, artères qui irriguent le muscle cardiaque. Lorsqu’une ou plusieurs artères se bouchent complètement, le patient fait un infarctus du myocarde (crise cardiaque).

Ce processus peut aussi affecter les artères cérébrales (accident vasculaire cérébrale ou AVC) ou les artères du reste du corps (maladie vasculaire périphérique).


La rétinopathie

50% des patients diabétiques de type 2 sont touchés par la rétinopathie diabétique (atteinte de la rétine). En France, elle est la première cause de cécité avant 65 ans (2).


Les pieds

Les complications des pieds sont étroitement liées à celles des nerfs et des artères. En réduisant la sensibilité des nerfs de contact, la neuropathie empêche la perception des petites blessures ou anomalies du pied (cor, durillon, fissure, crevasse, mycose...) qui finissent par s'amplifier et s'infecter avec un risque d’amputation (2).

Les néphropathies

Elles ont pour conséquences l’accumulation de déchets dans l’organisme et donc l’augmentation de la pression artérielle. A terme, il y a un risque d’avoir une maladie rénale chronique pouvant nécessiter une dialyse (2).

La prise en charge du diabète /


LES MESURES EN LABORATOIRE :

La glycémie

Sa mesure au laboratoire est le moyen le plus simple et le plus connu pour «mesurer le diabète». Sa valeur normale à jeun, ou dans la journée avant les repas, est comprise entre 0,70 et 1,10 g/l.
On peut aussi la mesurer 1 h 30 après le début du repas (glycémie postprandiale) et sa valeur normale est inférieure à 1,40 g/l (2).

mesurer le diabète

On peut également la mesurer très facilement soi-même, à domicile ou sur son lieu de travail, avec un petit appareil appelé «lecteur de glycémie».

lecteur de glycémie
L’hémoglobine glyquée (HbA1c)

La mesure de l'HbA1c est le témoin du niveau moyen du glucose dans le sang au cours des 3 derniers mois. Sa valeur normale est habituellement inférieure à 6,5 % chez l'adulte, l'enfant ou l'adolescent (2).



LES TRAITEMENTS

Il existe trois groupes de traitements oraux réunissant différentes classes :

- Médicaments de l’insulinorésistance (biguanides, glitazones) : améliorent la sensibilité à l’insuline

- Médicaments insulinosécreteurs (sulfamides hypoglycémiants, glinides, incrétines) : stimulent
la production d’insuline

- Médicaments qui réduisent l’absorption des sucres (inhibiteurs des alpha-glucosidases)

L’insulinothérapie

L'insulinothérapie est le traitement du diabète par injection d'insuline réservé aux diabétiques insulino-dépendants (type 1 ou 2) pour compenser l’insuffisance de production du pancréas.

L’AUTOSURVEILLANCE GLYCEMIQUE

On appelle autosurveillance de la glycémie les techniques de mesure du taux de sucre dans le sang capillaire qu’un diabétique peut apprendre à maîtriser. Cette mesure est devenue plus facile ces dernières années et elle permet d’adapter l’alimentation, l’activité physique et le traitement par l’insuline.

Cette autosurveillance est effectuée en prélevant une goutte de sang à l'aide d'un autopiqueur (une sorte de stylo pour se piquer le bout du doigt).

insulinotherapie

Cette goutte est ensuite analysée avec un lecteur de glycémie. Autopiqueurs et lecteurs de glycémie sont pris en charge par l'Assurance Maladie. L'autosurveillance est particulièrement utile pour identifier les hypoglycémies (lorsque le taux de sucre est trop faible) et lorsqu'elle s'accompagne d'une adaptation du traitement au taux de sucre mesuré dans le sang (par exemple une adaptation de la dose d'insuline injectée).


LA PRESCRIPTION EN PRATIQUE(8,9)

Prise en charge par l’Assurance Maladie à raison de :

-  1 lecteur de glycémie tous les 4 ans pour les adultes,
-  2 lecteurs de glycémie tous les 4 ans pour les moins de 18 ans,
-  1 autopiqueur tous les ans
-  200 bandelettes par an pour les diabétiques de type 2 (à l’exception des personnes pour lesquelles une insulinothérapie est en cours ou prévue).

bandelette

Références /

1 .INVS – Prévalence et incidence du diabète, et mortalité liée au diabète en France – Synthèse épidémiologique. 2010

2. Association Française des Diabétiques : www.afd.asso.fr

3.World Health Organization. Definition, diagnosis and classification of diabetes mellitus and its complications. Geneva :WHO ; 1999.

4.Recommandations pour la pratique clinique - Le diabète gestationnel - Collège national des gynécologues et obstétriciens français et la Société francophone du diabète. J  Gynecol  Obstet  Biol  Reprod  2010;39:S1-S342.

5. www.idf.org

6. FID. Atlas du diabète de la FID. 5e édition. Mise à jour 2012. www.idf.org/diabetesatlas

7. INVS. BEH n°42-43. 9 novembre 2010.

8. HAS : Indications et prescription d’une autosurveillance glycémique chez un patient diabétique. Octobre 2007.

9. HAS : L’autosurveillance glycémique dans le diabète de type 2 : une utilisation très ciblée. 2011

En cas de doute, consultez votre médecin ou demandez conseil à votre pharmacien.

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